De la Lune à Terre
" Quand vous entrez dans la galaxie,
vous prenez tout droit, entre Vénus et Mars,
vous évitez Saturne, vous contournez Triton.
Vous laissez la Lune à votre droite,
vous ne pouvez pas vous tromper !
Quand vous verrez tourner
les grands terrains vagues de l'espace,
des spoutniks, des machins,
des trucs satellisés, des orbites abandonnées,
la fourrière d'en haut, la ferraille du ciel,
c'est déjà la banlieue de la planète.
Vous continuez tout droit,
là vous verrez tourner une boule,
pleine de plaies, pleine de bosses.
C'est la Terre... "
Dessin dans le ciel
Serge Reggiani
(extrait)
" Si on veut les séparer
Le coudrier meurt promptement
Le chêvrefeuille mêmement
Amis, ainsi de nous
Ni vous sans moi
Ni moi sans vous "
Le poète s'en va dans les champs, il admire
Il adore, il écoute en lui-même une lyre
Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs,
Celles qui des rubis font pâlir les couleurs,
Celles qui des paons même éclipseraient les queues,
Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues,
Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets
De petits airs penchés ou de grands airs coquets,
Et familièrement, comme cela sied aux belles :
- Tiens ! c'est notre amoureux qui passe ! disent-elles.
Et pleins de jour et d'ombre et de confuses voix,
Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois,
Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables,
Les saules tout ridés, les chênes vénérables,
L'orme au branchage noir, de mousse appesanti,
Comme les ulémas quand paraît le muphti,
Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre
Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre,
Contemplent de son front la sereine lueur,
Et murmurent tout bas : C'est lui ! c'est le rêveur !
Victor Hugo
Les Contemplations - juin 1831
Commentaires
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- 1. surlalune Le 12/09/2023
Raconte nous le temps Où l'on vivait sur terre
Redis nous les printemps Les forêts les rivières
Rechante nous le vent Décide des nuages
Fais le bruit du torrent Des vagues sur les plages
Explique nous les mers Les océans profonds
L'écume, les marées La ligne d'horizon
Cette ligne qui fuit Quand on s'approche d'elle
Fais nous voir le jour Parle nous du Soleil ...
Raconte nous le temps Où l'on vivait sur terre
Reparle nous encore Du paradis perdu
Récite nous la pluie Les éclairs, les tonnerres
Et ses champs qui s'étendent Jusqu'à perte de vue ...
Tu me dis avoir vu La courbure de la terre
Et le ciel par dessus Qui ne s'arrêtait pas ...
Ne parlons plus du temps Où l'on vivait sur terre
Ne parlons plus du temps Où l'on vivait dessus
Georges Chelon
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