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Un dimanche

Un dimanche


En ce dimanche du mois de mai, il fait très beau.
Le temps idéal pour une promenade à la campagne.
Les jeunes Rose, Marie, Thibaut et Sylvain arrivent aux écuries "Jazz". Une dizaine de chevaux occupent les box.

Ils ont déjà visité cet endroit et sympathisé avec le propriétaire, Monsieur Guy qui leur avait expliqué :
- Deux heures de balade minimum sont prévues dans ce Parc Naturel.
Au coeur de ce vaste marécage se côtoient le canard, l'oie, la poule d'eau, le héron, la mouette rieuse, la fauvette, la chouette, la bécassine ; des huttes de roseaux abritent les rongeurs, rats, mulots, campagnols ; chacun peut croiser une loutre, un lièvre, une hermine, une taupe, un hérisson ; parmi les joncs, les iris ou nénuphars se cachent des batraciens, des poissons, des reptiles.
Dans ces lieux silencieux règne une harmonie entre le ciel, la terre, les eaux et les espèces vivantes ; seulement troublés par le bruissement des roseaux sous le chant des oiseaux migrateurs : mésanges, pinsons, chardonneret, étourneaux.
Vous savez monter ?
- Oui, avaient répondu Sylvain et Thibaut
- Un peu, avait dit Marie
- Je descend surtout, avait ajouté Rose en souriant.
 
A présent en ce dimanche sous un ciel sans nuage, Monsieur Guy accueille chaleureusement les cavaliers.
- Pour apprécier ces grands espaces, et puisque deux d'entre vous sont débutantes, je vous propose une balade au pas, au trot éventuellement - dit-il

Ensemble, ils préparent les chevaux les plus dociles, avec l'aide du lad Guillaume qui va aussi les accompagner.
- Après avoir mis le tapis sur le dos de l'animal, il faut bien serrer la sangle de la selle, car certains chevaux se gonflent puis se dégonflent en quelques minutes. Si la sangle est trop lâche, la selle peut tourner sous le ventre, le cavalier aussi ! - prévient Guillaume
Rose a le plus petit cheval. Roméo, à la robe pie - poils noirs et blancs, crins noirs.
Marie, une jument toute noire, Iris.
Sylvain a le grand cheval Pégase, à la robe palomino - poils beiges, crins blancs.
Thibaut un cheval tout blanc, Eclair.
Chacun a ajusté ses étriers, ses rênes et vérifié la sangle de la selle avant le départ.

Monsieur Guy marche en tête sur sa jument grise cendrée, Pomme, et règle l'allure.
Les cavaliers avancent les uns derrière les autres, Guillaume ferme la marche, sur son cheval alzan, Tornade.
Après avoir traversé une région boisée, le groupe de cavaliers longe les étangs du marais.
- Faites attention, ne marchez pas dans la tourbe, restez bien au centre du sentier. Le passage entre les canaux est délicat - dit Monsieur Guy.

Dans les prairies voisines, quelques chevaux et poneys en liberté broutent l'herbe abondante.
Les différentes robes des animaux contrastent avec le magnifique paysage qu'offrent à perte de vue les roselières.
Sur un autre pré des vaches blanches à grandes cornes les regardent passer. Puis une vache avance dans leur direction, puis une autre, puis tout le troupeau se met à courir prêt à franchir l'étang qui les sépare des cavaliers.

Galop ! - crie Monsieur Guy

En galopant, Marie a perdu ses étriers et se tient en arrière sur sa selle.
Rose s'est mise en position "jockey", très près de l'encolure de Roméo.
Pour elles la situation paraît interminable avec l'impression inquiétante d'être plus près du sol, car les chevaux ont allongé l'allure. Se succèdent un trot rapide où chacune est bien secouée puis enfin le retour au pas.
- La vache ! - s'exclame Marie
Rose éclate de rire.

La balade reprend tranquillement sur un chemin bordé d'arbustes.
Les fortes odeurs des chevaux, des fleurs, des plantes font soupirer de plaisir le groupe d'amis !
Ils ont aperçu des oies, des poules d'eau, un héron gris, et les nids d'un grand nombre d'oiseaux, sur les arbres ou dans les roseaux.

Mais soudain sur le trajet, surgissent d'un buisson quatre hommes armés, qui effraient chevaux et cavaliers.
Roméo a fait un écart et Rose a failli tomber. Elle tapote l'encolure du cheval pour le calmer.
Lorsqu'un des chasseurs, les mains sur les hanches, s'écrie
- Boudiou, faut-y être fainéant pour grlimper sur ces bêtes-là !
Marie et Rose, très souriantes, se regardent en pensant combien il faut souffrir avant d'être bon cavalier.
Il faut endurer les courbatures, les chutes, le stress ...

Le petit groupe repart en riant en direction des écuries, où chacun devra s'occuper de sa monture : ranger le matériel, étriller, brosser son cheval, lui parler, le caresser, l'embrasser !
D'une grosse voix Monsieur Guy proclame gaiement
 - " ... Et partout ondulaient les grands roseaux, abris des oiseaux sauvages.
De loin en loin cette jungle laisse briller de pâles étangs. Puis des îlots ressurgissent, puis des roseaux se reforment, puis d'autres eaux reparaissent et la Brière semble n'avoir pas de fin ..." Alphonse de Châteaubriant

 

Roméo

Ondo

Commentaires

  • surlalune
    • 1. surlalune Le 29/04/2024
    La Brière
    Roman Alphonse de Châteaubriant (1923)

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